Sous le titre sans équivoque de Psalm (Psaume), Paul Celan a écrit un texte qui inverse le ton habituel du genre, s’adressant à un être qu’il nomme « Niemand », un dieu qui ne serait personne, exprimant ainsi le sentiment d’abandon de son peuple durant la Shoah. Pour autant son geste pose question, puisqu’il y a dans ce célèbre texte une sorte d’invocation au néant. La traductrice Martine Broda propose un parallèle saisissant avec le psaume 103(102) de la Bible. Je me suis appuyé sur ce commentaire pour développer une polyphonie où une partie du chœur récite ce psaume à voix basse, de manière mécanique, comme une communauté devenue indifférente à ce qui l’entoure, tandis que le psaume de Celan, chanté à pleine voix par le reste du chœur, sonne comme un appel désespéré.
Première partie du triptyque Über dem Dorn.
Enregistrement, extrait : CD « Psalm », septembre 2004, Naïve V 4999, & Label Inconnu. Jeune chœur et Cris de Paris sous la direction de Laurence Equilbey et Geoffroy Jourdain.
Estimation de la difficulté : difficile
Paul Celan pour le poème en allemand, et un extrait de psaume biblique
Allemand, latin
Chœur mixte a cappella
Durée : 5 mn environ
Avec les deux pièces de l’opus 22, Nächtlich geschürzt et Auge der Zeit, Psalm forme un triptyque intitulé Über dem Dorn.